Accueil / Agir / Politiques et stratégies / Les acquis, opportunités et menaces

Les acquis, opportunités et menaces

La réalisation des actions a permis d’enregistrer les acquis majeurs et des insuffisances par secteur prioritaire.

Au terme de la mise en œuvre des secteurs de développement visés dans le PNA 2015, sur un total de 143 actions programmées, 96 actions ont été réalisées ou sont en cours de réalisation soit un taux de 67 %.

Les acquis

La mise en œuvre du PNA a permis d’enregistrer les acquis majeurs sur la période 2015-2020.

  • En matière d’agriculture, 40 371 producteurs ont été formés sur les techniques d’aménagement CES/DRS, 16 067 kits pour la pratique des CES/DRS ont été mis à la disposition des producteurs et 7 plateformes d’innovation mises en place en lien avec l’amélioration de la résilience de l’agriculture dans le contexte des changements climatiques, 46 507 tonnes de semences agricoles améliorées mis à la disposition des producteurs, 830 jardins nutritifs réalisés, 59 811 kg de semences forestières améliorées ont été réalisées, 390 espèces forestières ont été diffusées et 189 411 ha de terres dégradées ont été récupérées.
  • Dans le domaine de l’énergie, les acquis majeurs portent sur la construction de la centrale solaire photovoltaïque de Zagtouli pour 33 MW crête, la construction de la centrale solaire photovoltaïque de Ziga de 1.1 MW crête, l’équipement en mini centrales solaires photovoltaïques de 21 Centres médicaux avec antenne chirurgicale et l’acquisition et l’installation de 10 500 lampadaires à diodes électroluminescentes (LED) dans 25 villes. Ces réalisations ont permis de porter la part des énergies renouvelables dans la production totale d’énergie de 14,33 % en 2016 à 24,29 % en 2021.
  • S’agissant de l’environnement et des ressources naturelles, le bilan de la mise en œuvre fait ressortir les acquis suivants : 213 768 ha de terres dégradées récupérées, 166 espaces de conservations créés, 73 espaces de conservation délimités, 6,25 ha de plantation de karité réalisés, 419 jardins nutritifs implantés, 401 bulletins de prévisions météorologiques, la production quotidienne de bulletins météo pour la diffusion à la Radiotélévision du Burkina (RTB), la diffusion de 5 544 bulletins d’informations météorologiques et climatiques. Ces réalisations ont permis de faire passer la proportion de communes urbaines disposant d’au moins un espace vert aménagé de 49,98% en 2019 à 63,27 % en 2022, de faire passer la proportion des aires classées immatriculées de 1,3 % en 2016 à 19,73 % en 2022, des aires classées apurées de 0 à 23,68 % sur la même période et le taux de couverture du territoire par des infrastructures météorologiques modernisées à 67,43 % en 2022.
  • En matière de productions animales, 2 531 669 têtes d’animaux ont été vaccinés, 24 bulletins trimestriels sur les offres et les prix de bétail ont été produits et 6 bilans fourrages réalisés.
  • Dans le domaine de l’habitat et des infrastructures, les acquis majeurs se résument à la cartographie des zones inondables, la réalisation des caniveaux dans les différentes capitales régionales et la construction de 5 409 logements, 3121 km linéaire de nouvelles pistes rurales aménagées, 337,302 km linéaire de voiries bitumées, 130,5 km linéaire de routes bitumées renforcées et /réhabilitées.
  • Au titre de la santé, les acquis majeurs portent sur l’élaboration des documents des normes de construction et leur utilisation par des partenaires du ministère de la santé pour la réalisation de nouveaux Centre de Santé et de Promotion Sociale (CSPS) et le renforcement des compétences du personnel sur les maladies sensibles aux changements climatiques.
  • Concernant le domaine de l’eau, les principaux acquis enregistrés sont :10 barrages réalisés et des infrastructures connexes du barrage souterrain de Naré réhabilitées, 9 barrages réhabilités, 5240 forages neufs réalisés, 1 802 forages réhabilités, 4 022 points d’eau potables. A cela s’ajoute la réalisation de plus de 10 ha de dunes fixées et 14 ha végétalisés. Ces réalisations ont contribué à faire passer le taux de fonctionnalité des infrastructures hydrauliques de 53,6 % en 2015 à 57,2 % en 2022, à l’amélioration du niveau de satisfaction des besoins en eau des usagers de 62,1% en 2018 à 68,6 % en 2022, à porter la proportion de retenues d’eau de plus de 500 000 m3 avec protection des berges de 13 % en 2015 à 23 % en 2022 et de faire passer la capacité de stockage en eau de surface de 5,030 milliards de m3 en 2015 à 6,150 milliards de m3 en 2022.Toutefois, l’insuffisance des ouvrages de mobilisation des ressources en eau ainsi que leur entretien et sécurisation réduisent les capacités d’adaptation face aux changements climatiques dans ce domaine.
  • Concernant le genre, aucun acquis n’a été capitalisé pour ce domaine dû à la non responsabilisation sur le plan institutionnel des organisations féminines, des actions du PNA genre.
  • - S’agissant des organisations de la société civile, les acquis portent essentiellement sur la réalisation de 60 points d’eaux maraichers et pastoraux, 1 037 000 arbres plantés, 4 022 points d’eau potables et 1 045 biodigesteurs (énergie + bio fertilisants).

Insuffisances

Les principales insuffisances de la mise en œuvre du PNA sont :

  • En matière d’agriculture, les principales insuffisances demeurent : (i) la faible maîtrise de l’eau, (ii) le faible accès aux intrants agricoles résilients aux changements climatiques, (iii) la faible récupération des terres dégradées, (iv) l’insuffisance de stock d’intervention alimentaire, de sécurité nationale et de boutiques témoins dans certaines communes et (v) le faible accès des acteurs aux financements agricoles.
  • Dans le domaine de l’énergie, l’offre énergétique face à la hausse des consommations inhérente à la hausse des températures reste inférieure à la demande, les nouvelles technologies sobres en carbone demeurent insuffisamment adoptées et la faible adoption des pratiques visant à économiser l’énergie constituent des obstacles à une résilience efficace du domaine.
  • S’agissant de l’environnement et des ressources naturelles en dépit de ses acquis, des insuffisances demeurent. Il s’agit principalement de la faible disponibilité des ressources en eau, du faible entretien et de la faible sécurisation des ouvrages de mobilisation des ressources en eau, de la faible protection des ressources en eau, de la dégradation continue des ressources forestières et la faible utilisation des semences forestières améliorées.
  • En matière de productions animales, la vulnérabilité de ce domaine est renforcée par le faible accès des producteurs aux intrants et aux équipements de pêche et d’aquaculture, la faible vaccination du cheptel contre les maladies prioritaires et les zoonoses, la faible disponibilité de l’alimentation pour le cheptel, le faible développement du potentiel génétique des animaux d’élevage et la faible valorisation des zones pastorales.
  • Dans le domaine de l’habitat et des infrastructures, la faible connaissance des techniques et technologies d’adaptation dans le domaine et la faible prise en compte des changements climatiques dans la réalisation des habitats et des infrastructures constitue les principales insuffisances.
  • Au titre de la santé, la faible prise en compte des changements climatiques dans les référentiels de la santé ainsi que dans la réalisation des infrastructures et l’offre de soins constituent les principales insuffisances.
  • Concernant le domaine de l’eau, l’insuffisance des ouvrages de mobilisation des ressources en eau ainsi que leur entretien et sécurisation réduisent les capacités d’adaptation face aux changements climatiques dans ce domaine.
  • Dans le domaine de la gouvernance, les principales insuffisances résident dans la faible prise en compte des changements climatiques dans les référentiels nationaux et locaux de développement, la faible mobilisation des ressources financières, la faible disponibilité des informations climatiques ainsi que leur accessibilité, le faible niveau de vulgarisation des résultats de la recherche et de l’innovation, la non dynamisation d’un cadre formel de concertation entre les acteurs au niveau sectoriel, l’insuffisance du dispositif institutionnel du suivi-capitalisation des actions du PNA et l’insuffisance de la prise en compte du genre dans le suivi de la mise en œuvre des actions du PNA.

Synthèse des forces, faiblesses, opportunités et menaces

Secteur Forces Faiblesses
Agriculture Existence de terres agricoles.
Existence de bas-fonds et périmètres aménagés.
Existence de semences améliorées.
Faible maîtrise de l’eau.
Faible accès aux intrants agricoles résilients aux changements climatiques.
Faible récupération des terres dégradées.
Insuffisance de stock d’intervention alimentaire, de sécurité nationale et de boutiques témoins dans certaines communes.
Faible accès des acteurs aux financements agricoles.
Ressources animales et halieutiques Existence de semences fourragères.
Existence de zones pastorales.
Existence d’infrastructures pour l’aquaculture.
Faible accès des producteurs aux intrants et aux équipements de pêche et d’aquaculture
Faible vaccination du cheptel contre les maladies prioritaires et les zoonoses.
Faible disponibilité de l’alimentation pour le cheptel.
Faible développement du potentiel génétique des animaux d’élevage et le faible et valorisation des zones pastorales.
Environnement et gestion des ressources naturelles Existence de potentiel forestier.
Existence de potentiel faunique.
Existence de CAF.
Existence d’outils de gouvernances forestières.
Existence de techniques/procédés et technologies en faveur du renforcement de la résilience climatique.
Existence de services police de l’eau fonctionnels.
Faible disponibilité des ressources en eau.
Faible entretien et de la faible sécurisation des ouvrages de mobilisation des ressources en eau.
Faible protection des ressources en eau.
Faible utilisation des semences forestières améliorées.
Faible sécurisation des ressources forestières et fauniques.
Faible accroissement des ressources forestières et fauniques.
Énergie Existence de technologies d’économie d’énergies.
Existence de technologies propres ou sobre en carbone.
Existence des infrastructures de production de l’énergie.
Faible disponibilité et accessibilité des nouvelles technologies sobres en carbone.
Faible adoption des pratiques visant à économiser l’énergie constituent des obstacles à une résilience efficace du domaine.
Prépondérance de la production thermique tributaire du cours des hydrocarbures importés.
Insuffisance de l’offre de l’électricité par rapport à la demande sans cesse croissante.
Faible valorisation du potentiel hydroélectrique et solaire.
Faible niveau de contrôle des équipements solaire importés.
Faible maitrise de la technologie solaire au niveau national.
Habitats et infrastructures Existence de techniques et technologies résilientes aux changements climatiques.
Existence de l’expertise technique.
Existence de technologies modernes de construction et des matériaux locaux de construction.
Faible connaissance des techniques et technologies d’adaptation dans le domaine.
Faible prise en compte des changements climatiques dans la réalisation des habitats et des infrastructures.
Non régularité de l’actualisation de la grille portant évaluation des bâtiments.
Non-respect des affectations issues des opérations d’aménagements.
Non-respect des normes de viabilisation prévues par le code de l’urbanisme et de la construction.
Santé Existence de techniques et technologies résilientes aux changements climatiques.
Existence de l’expertise technique.
Faible prise en compte des changements climatiques dans les référentiels de la santé.
Faible prise en compte des changements climatiques dans la réalisation des infrastructures et l’offre de soins.
Gouvernance Existence de textes juridiques encadrant le secteur.
Existence de cadres de concertations.
Existence de structures de promotion de la résilience climatique.
Existence de techniques et technologies de résilience climatique.
Existence d’infrastructures de production des informations climatiques.
Existence de référentiels dans le domaine des changements climatiques.
Existence de guides de prise en compte des changements climatiques dans les référentiels de développement.
Faible mobilisation des ressources financières.
Faible fonctionnement des organes de pilotages et de coordination.
Faible opérationnalisation de certains textes juridiques.
Faible diffusion de certains textes juridiques.
Faible suivi des interventions en matière des changements climatiques.
Faible diffusion des interventions des acteurs.
Faible prise en compte des changements climatiques dans les référentiels locaux de développement.
Inexistence des organes de pilotage au niveau central.
Opportunités Menaces
Existence d’une volonté politique traduite par la ratification de la CCNUCC  , l’adhésion au processus REDD.
Existence de plusieurs fonds et programmes destinés financement de la REDD+   (CIF, FCPF, FVC  , ONUREDD…).
Existence de marchés carbone.
Existence d’une société civile engagée dans la protection de l’environnement.
Prise de conscience progressive de la population quant aux menaces dues aux changements climatiques.
Existence d’institutions sous régionales de soutien aux interventions de CC telles que le Comité Inter Etats de Lutte contre la Sécheresse au Sahel.
Situation sécuritaire difficile.
Instabilité socio politique et institutionnelles.
Fort taux d’analphabétisme des personnes de plus de 15 ans.
Dépendance de la population des ressources naturelles.
Dépendance de l’agriculture à l’eau des pluies.
Faible alignement des PTF aux priorités nationales.
Relative baisse des interventions des partenaires techniques et financiers dans le domaine de la gestion durable des ressources naturelles.
Accaparement des terres par les promoteurs immobiliers.
Partager